Fuji Scène Francophone

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  Une Tempête alternative, spectacle repris entre 2010 et 2013, une tournée très longue, un succès tout le long. Une distribution nouvelle d'une année à une autre. Le rôle principal (Prospéro) interprété par un comédien en 2010, puis (Prospéra)  par une femme jusqu’en  2013.

  Une Tempête alternative est une originale relecture d’Une Tempête de Césaire et un peu de La Tempête de Shakespeare. Un vaisseau pris dans une violente tempête s’échoue sur une île perdue. À son bord Alonso, Roi de Naples, son fils Ferdinand et leurs suites respectives, pas très respectueuses des principes. L’île n’est pas tout à fait déserte, elle est occupée par Prospéra, magicienne en exil avec sa fille, l’admirable Miranda. Il y a aussi Ariel, l’esprit de l’air et Caliban, l’esclave natif. Prospéra n’est pas n’importe qui pour les naufragés. C’est l’ancienne Duchesse de Milan, dépossédée de son duché par son frère Antonio avec la complicité d’Alonso. C’est évidemment Prospéra qui, grâce à ses pouvoirs magiques et aidée d’Ariel, a provoqué la tempête qui lui livre ses ennemis. La vengeance est donc proche. Mais Caliban clame sa révolte et Ariel réclame sa liberté. Rien ne sera plus comme avant.

                                                                             Réalisation Video : Takeshi Fukushima

                                           

2009    Lafcadio Hearn, L'odyssée de l'étrange

  En 2008, Fuji Scène Francophone a remporté le concours de Yokohama 150 avec son beau projet sur Lafcadio Hearn. Les organisateurs de Yokohama 150 dont la ville de Yokohama ont donc reçu et pris en charge l’ensemble du spectacle : Lafcadio Hearn, L’Odyssée de L’Étrange. Un spectacle merveilleux pour grands et petits, joué dans le prestigieux hall de Brick House/Akarenga en 2009.

   Lafcadio Hearn, Homère et Protée de l’étrange, en précurseur de la Littérature mondiale a recueilli des histoires insolites, des légendes fabuleuses, des contes fantastiques aux Etats-Unis, en Martinique et au Japon. Dans un montage brodé, nous en avons rassemblé quelques-uns qui se ressemblent, géographiquement lointains, mais poétiquement proches. L’auteur lui-même en personnage viendra en assurer la couture narrative.

2007,2009    Salsa Sur Seine

                    Rémi, jeune pianiste, espoir du conservatoire de Toulouse plaque le répertoire pour cette musique qui fait vibrer tout Paris, salsa. Difficile, pourtant de jouer, de danser salsa quand on n’est pas latino. Alors, le travestissement dans toutes ses formes et forces théâtrales s’impose et séduit. Nathalie, jeune et belle parisienne tombe dans le jeu …

 2008   Duo pour voix obstinées  
   Québec 1985. Drame psychologique et sentimental confrontant un homme dans  la trentaine et une femme plus jeune, incapables de s'aimer sans se déchirer. De ruptures en retrouvailles, la relation se prolonge, offrant à Catherine, plus adulte, l'espace et le temps de gagner en autonomie et à Philippe, plus mûr, la force de briser ses contradictions. Et, les voix obstinées s'arharnent dans la nuit à une guerre psychologique. La scène entre champ de bataille, champ de lumière et champagne livre une effroyable troisième dimension de la destruction sous le regard témoin et accompagnateur puis effrayé et désabusé de Valentino, l'ami-serveur italien.

                                                                                            Réalisation Video : Bob Leenears (Podcast Chocolat)

                          2004    La Tragédie du Roi Christophe

  Jouée à l’auditorium Okuma Kodo, Waseda par la Troupe Fuji Scène Francophone, Adaptation, direction, mise en scène par Louis Solo Martinel. Dans le cadre de la fête de la francophonie et du bicentenaire de la révolution haïtienne.
   Une des plus grandes pièces du répertoire francophone. D’abord, il y a la dimension du texte et la beauté de la pièce. «Une des œuvres les plus importantes du théâtre contemporain de la langue française» A. Alter. «Belle comme une convaincante rencontre entre le théâtre et la poésie» J. M Serreau, inoubliable premier metteur en scène. Il y l’éclat de la langue française qui se dédouble en langue d’Afrique et de la Caraïbe, sa vigueur, son intelligence, et surtout le souffle de vie qu’elle insuffle. Il y a surtout qu’elle raisonne et résonne par l’universalité et la richesse de ses thèmes et tellement d’actualité. La jouer en 2004, en ces temps troublés entre commémorations et commotions, c’est comme un hommage à l’Haïti éternelle, courageuse, cordiale, Haïti chérie, comme l’appellent la Caraïbe et l’Amérique latine. Celle qui au-delà des hommes a forgé son histoire, ses espoirs et parfois ses malheurs. Celle qui gueule nuit et jour ses contradictions. Césaire se solidarise avec cette géographie cordiale : «Là où la négritude se mit debout pour la première fois» en 1804, avec cette jeune nation qui fait l’expérience de la liberté et de l’exercice du pouvoir, hélas avec au Nord, un Christophe (Macbeth haïtien), sanguinaire, mégalomane aux prises avec le pouvoir et son peuple.
  Ensuite, la pièce se révèle à nous comme la plus universelle, parce que la plus diverselle, la plus créole parce que la plus caribéenne, africaine, américaine, européenne, la plus shakespearienne dans ses formes, ses découpages, ses structures, ses sources (l’histoire). Et, disons-le, après le Cahier, c’est la plus césairienne de ses œuvres.         
  Comme Shakespeare, Césaire s’inspire de la vertigineuse aventure d’un homme. Macbeth, le héros shakespearien prend sa source dans l’Histoire. Le héros césairien aussi. Christophe au départ, a tous les honneurs et la gloire, ancien esclave, ancien cuisinier, ancien officier de l’armée, ancien général de Toussaint Louverture, victorieux de la guerre de libération d’Haïti contre les colons français. Comme Macbeth, il est ambitieux, refuse la présidence que lui propose le sénat, se retire au Nord et se fait sacrer Henry Ier, roi d’Haïti. Il s’invente cour et noblesse dérisoires, se fait construire palais et citadelles gigantesques, met son peuple au dur et rude labeur pour construire sa Nation Nègre dans le Nouveau Monde. Ceci contre le destin, contre la nature, comme Macbeth. Et tout (ses forces, ses hommes) l’abandonnent. Une attaque de paralysie le foudroie en pleine messe, des hallucinations l’assaillent, sous formes de spectres de ses nombreuses victimes. Et malgré ses prières, chants aux esprits du vaudou, le sang appelle le sang, la contre-nature rappelle la nature et le destin s’y mêle. La guerre civile entre le Nord et le Sud et la révolte populaire de son propre camp le rattrapent. Fou, perdu, seul, il se suicide d’une balle en or. On l’immole en haut de sa citadelle, tel un phoenix.         
  Enfin, il y a l’étrange complexité du héros bâtisseur que Douta Seck, inoubliable premier Roi Christophe, nomma «cheval de génie». héros de l’impossible et de l’absolu, au coeur des contradictions humaines. Un thème shakespearien. Il y a aussi la «démesure provocante» dont parle C. Hell. Nous avons voulu l’interpréter ainsi, dans sa dynamique de grand drame sérieux avec ses couleurs locales, ses notes originales, ses particuliers qui nourrissent sa somptuosité universelle et traversée par l’humour et le grand rire. «Césaire sans son rire n’est plus Césaire» écrivait un grand critique martiniquais.
              
           

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